Nouveaux logements à Versoix
A Versoix, dès que l’on quitte le centre-ville et son ambiance urbaine, on se retrouve rapidement immergé dans une zone paysagère à dominante végétale occupée par des villas. C’est dans cette zone de caractère presque villageois que s’implante ce nouveau projet.
La mutation des zones villas à Genève se caractérisent aujourd’hui par une plus grande densité où les villas individuelles laissent peu à peu place à des habitats groupés, constitués de quelques appartements. Le projet cherche à valoriser au maximum les caractéristiques végétales du site et de la zone en conservant tous les arbres existants et en laissant une grande place à la pleine terre.
La valorisation du lieu passe donc par une compatibilité à son environnement ce qui permet au projet d’offrir une échelle volumétrique crédible en se référant aux diverses qualités préexistantes sur le terrain et dans le tissu bâti.
Le projet en forme de « trèfle à trois feuilles » est implanté au milieu de la parcelle triangulaire, ce qui permet d’éviter les difficultés engendrées par les angles aigus périphériques, difficiles à investir.
L’implantation en cœur de parcelle permet de se distancer au maximum du voisinage. La forme du bâtiment en étoile permet d’offrir des pignons qui vont chercher les vues lointaines en se dérobant des vis-à-vis.
L’implantation centrale permet également la conservation de la végétation périphérique de la parcelle qui possède de belles qualités bocagères. Le projet renforce les séquences végétales existantes. Le cordon majoritairement résineux au sud de la parcelle, constitue un véritable corridor végétal riche en petite faune et flore.
La décomposition du volume en trois branches minimise la visibilité du bâti depuis l’espace public et atténue l’effet de masse. Les pignons reprennent la taille des anciennes bâtisses du voisinage et offrent ainsi un effet d’échelle adapté.
Les interstices creusés en façade du bâtiment se font l’écho des qualités naturelles des alentours en les invitant à participer à la vie du bâtiment et en l’intériorisant avec un projet qui favorise la continuité nature-architecture.
Le projet propose 6 logements de 5.5 pièces d’environ 130 m2 qui s’étendent sur deux niveaux, surplombés d’un attique qui se tient en retrait.
Architecture
À l’image du quartier, les typologies s’inspirent d’un style de vie familiale et contemporain qui apprécie le contact avec la nature tout autant que la proximité avec la ville, en permettant également le travail à domicile.
Volumétriquement chaque branche du « trèfle » (appartement) est détachée du volume général par des encoches que l’on décrit comme des « interstices ». Chaque branche est occupée par un appartement doté de quatre façades qui prennent de la lumière naturelle (avec un second jour sur la façade côté escalier). L’attique accueil un seul appartement qui couronne la construction avec une vue à 360 degrés et trois terrasses.
Chaque propriétaire identifie clairement son logement qui est « un pétale » du trèfle. La cage d’escalier occupe le cœur du plan, c’est un espace commun généreux, éclairé naturellement. Les interstices sont des vides périphériques à la cage d’escalier.
Ils sont végétalisés et permettent d’ouvrir certaines salles de bain qui sont ainsi avantageusement connectée avec la nature, à la lumière naturelle, tout en gardant une parfaite intimité.
Chaque appartement propose des regroupements d’usages veillant à l’indépendance de chacun et le respect envers plusieurs modes des vie différents. On entre par la zone « nuit » qui abrite les sanitaires et les deux premières chambres. En fond et sur trois orientations, la cuisine et le séjour s’articulent en « papillon » autour d’une loggia d’angle généreuse. La cuisine bénéficie d’une double orientation tandis que le séjour est généreusement éclairé sur trois côtés. Une pièce « flexible » accolée aux zones de jour peut être transformée à l’envi soit en chambre, en bureau, en salle de jeu. L’appartement singulier en attique retranscrit la typologie similaire de manière circulaire.
Matériaux
Comme tous les projets développés par GRAGO, les matériaux sont choisis avec grand soin. Il est important pour les années futures de proposer des matières biosourcées qui ont le bilan carbone le plus positif possible afin de glisser peu à peu vers un art de bâtir plus respectueux de l’environnement. Un effort particulier est porté à l’enveloppe qui est très bien isolée et qui permet d’économiser non seulement du chaud en hiver, mais également de couper les chaleurs estivales. L’immeuble sera isolé en fibre de bois, revêtu d’un crépi minéral structuré à la chaux dont les teintes s’intègrent très bien au milieu d’un environnement végétal. La structure porteuse en béton recyclé, coulé en couches horizontales entrecoupées de nids de graviers est teintée couleur sable se rapprochant de l’esthétique de la terre crue.
Un soin tout particulier a été porté également à la matérialisation des aménagements extérieurs. Ceux-ci respectent le contexte dans lequel ils s’inscrivent tout en faisant référence à l’atmosphère du quartier. L’entrée de la parcelle en gravier de rivière fait écho aux ruelles de mobilité douce des alentours en évoquant l’échelle humaine du projet. Un circuit périphérique en copeaux de bois entoure la parcelle, il est commun aux futurs propriétaires et permet la déambulation des habitants tout en abritant en contrebas une espace détente. Les abords immédiats du rez-de-chaussée offrent des jardins privatifs.
Citation
« Ce sont des villas individuelles rattachées à un tronc commun, les pétales d’un trèfle à trois feuilles immergé dans la nature… »
Christophe Pidoux, associé fondateur du bureau FdMP architectes